Jean-Philippe ARROU-VIGNOD : L'Homme du cinquième jour

(par Alexandra)
Jean-Philippe Arrou-Vignod a beaucoup écrit pour la jeunesse. Or, « L’Homme du cinquième jour » est un vrai roman d’aventures (avec une touche d’enquête criminelle)… avec un effet tout à fait rafraîchissant, car le genre est un peu passé de mode actuellement, évincé par l’Heroic Fantasy d’un côté et la littérature policière de l’autre…

Morane, personnage difficilement cernable, entre le journaliste, le détective privé et l’aventurier professionnel un brin barbouze, se trouve à Istanbul lorsqu’il est abordé par le docteur Mehmet qui lui confie un paquet et lui demande de le transmettre au professeur Exelmans, à Paris, avec le message qu’il contient « la preuve ». Précision importante : Mehmet et Exelmans sont des scientifiques spécialisés en primatologie…
Une fois revenu à Paris, Morane doit constater qu’Exelmans a disparu sans laisser de traces. Morane se sent obligé de le retrouver… et nous voilà embarqués pour une aventure qui nous menera de l’Espagne en Turquie, puis en Karatchaï-Tcherkess et Kabardino-Balkarie (non, ce ne sont pas des pays imaginaires, mais des régions autonomes du fin fond du Caucase) : autant d’étapes dans la quête de « l’Homme du cinquième jour »… et qu’il ne faut surtout pas dévoiler, car tout le charme du roman est là !
Certes, je n’irai pas jusqu’à affirmer qu’il s’agit là d’un grand livre, mais c’est très distrayant pour qui aime voir du pays en lisant… une mention spéciale pour la description de l’excursion dans la vallée d’Ashktar, tout à fait mémorable. C’est de ce passage-là que je me souvenais encore des années après la première lecture… et ce n’est qu’à la relecture récente que j’ai réussi à le resituer !
Donc, si vous êtes condamné à passer vos vacances à la maison, allez-y, ce roman vous donne l’occasion de vous évader….

(paru chez Gallimard, et en poche chez Folio)