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3 juin 2009

Abha DAWESAR : Babyji

dawesar___babyji

*

(par Alexandra)

 

Comme ma fille doit partir trois semaines en Inde cet été, nous sommes à la recherche de littérature indienne…

 

C’est ainsi que je suis tombée sur ce roman d’Abha DAWESAR, qui semble être quelqu’un de fort populaire là-bas en ce moment.

«Babyji» se révèle être une sorte d’éducation sentimentale d’une adolescente d’une famille d’un niveau social élevé, à la fin des années 80, à New Delhi. Fermement décidée de découvrir les choses de l’amour, Anamika lit le Kama-Sutra et, n’ayant pas de garçon qui lui convienne sous la main, s’attaque (c’est le mot qui convient !) à trois femmes en même temps : la première est très mondaine et bien plus âgée qu’elle ; la deuxième est la servante de sa famille et appartient à une caste inférieure ; la troisième est une de ses camarades d’école. Anamika navigue allègrement de l’une à l’autre, scènes de sexe assez détaillées à l’appui… Mais elle drague aussi le père d’un ami, joue un jeu dangereux avec un camarade de classe… bref, elle se trouve elle-même des points communs avec « Lolita », roman qu’elle lit d’ailleurs à un moment donné.

En ado qui se respecte, elle est en révolte contre «l’ennui et les bavardages» de la «bonne société» dont elle fait partie, et elle se jure d’échapper à tout prix à la «morne vie des épouses des notables» que fréquentent ses parents en décidant de partir faire ses études aux Etats-Unis…

Bon. Rien de bien nouveau ni de très passionnant dans le récit du quotidien de cette ado. Ce qui me semble plus intéressant que le micmac amoureux, c’est le contexte de l’Inde contemporaine, avec ses problèmes sociaux et préjugés de castes, abolies de nos jours, certes, mais ô combien présentes dans l’esprit de tous.

Exemple : Selon ses propres dires, Anamika ne parle que sommairement le hindi ; juste de quoi se faire comprendre par Rani, l’employée de la maison qui, elle, ne parle pas l’anglais, langue dans laquelle communique visiblement le milieu huppé. La famille d’Anamika entreprend d’enseigner l’anglais à Rani et s’inscrit ainsi dans le prolongement de la campagne ‘Each One Teach One’, un programme national d’alphabétisation qui voulait que les gens apprennent à lire à leurs domestiques…

Autre exemple : l’école d’Anamika est contrainte de fermer pendant un certain temps, car des jeunes (de castes supérieures) s’immolent par le feu pour protester contre les mesures préconisées par la commission Mandal ; mesures qu’on qualifierait aujourd’hui de «discrimination positive», avec l’instauration de quotas pour l’accès à la fonction publique et aux universités….

C’est pour ce genre d’informations que je suis allée au bout de ce roman. La même histoire située en France m’aurait fait abandonner…

(traduit de l’anglais par Isabelle Reinharez et paru en format poche aux éditions 10/18)

 

 

 

 

 

 

 

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