Irvin D. YALOM : Mensonges sur le divan
(par Alexandra)
Après «Et Nietzsche a pleuré» (qui m’avait vraiment bluffée), c’est le deuxième roman de Yalom que j’ai lu. Hélas, avec beaucoup moins de plaisir ! Certainement, parce que j’en attendais énormément, que je caressais amoureusement les cinq cent et quelques pages à venir en retardant le plus possible l’instant de l’immersion en apnée…
Certes, l’auteur y aborde un tas de thèmes qui invitent à la réflexion ; certes, il jette un regard plutôt critique sur sa profession et sur ses concitoyens ; certes, c’est toujours intelligent, plein d’esprit et d’humour… MAIS il allonge tout simplement trop la sauce (si j’ose dire !) : je me suis ennuyée parfois au point de lire en diagonale des dizaines de pages… le poker, les fantasmes érotiques (c’est marrant une fois, mais à force de les répéter … !!!), les digressions de toute sorte et dont on ne voit pas forcément l’intérêt pour faire avancer l’histoire… et puis, je trouve que bon nombre d’éléments sont franchement tirés par les cheveux et frisent le ridicule… j’ai parfois pensé aux vieux films de Woody Allen : ça va bien un moment, on rit, mais plus on en voit, plus les incessants babillages nous tapent sur les nerfs… (je dis ‘nous’… bien sûr que cela n’engage que moi, je ne veux imposer mon point de vue à personne…)
Petit résumé : Ernest Lash est un psychanalyste californien convaincu qu’il serait temps de revoir les thérapies classiques ; qu’il faudrait les individualiser beaucoup plus, allant jusqu’à permettre au thérapeute de sortir de sa réserve et de s’ouvrir au patient, de lui parler de ses propres émotions, de personnaliser complètement le traitement si nécessaire… malheureusement pour lui, il tombera sur Carol, l’épouse d’un de ses habitués, qui lui cherche des noises pour se venger du départ de son mari… parallèlement, l’auteur nous raconte les déboires de quelques autres personnes liées à Ernest et/ou Carol ; déboires tous plus farfelus les uns que les autres, pour aboutir finalement à un retournement de situation censé certainement être surprenant et drôle, mais qui, à mon goût, relève plutôt du grotesque involontaire !
Une déception donc.
(traduit de l'américain par Clément BAUDE; paru en poche chez POINTS)