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5 juillet 2009

MIYAZAWA Kenji : Traversée de la neige

miyazawa___neige

:(

(par Alexandra)

 

«Traversée de la neige», «Les fruits du ginkgo», «Train de nuit dans la voie lactée»… autant de titres de recueils de nouvelles auxquels je n’ai pas pu résister… ajoutez à cela les très jolies couvertures de la collection «Motifs» des éditions Le Serpent à Plumes… plus des 4ès vantant le «monde des images et des sensations», les «personnages doués d’une grâce magique», les «contes portés et traversés par tous les souffles de la Terre, de l’Eau, du Feu, du vent et du Vide»… avec tout cela, je croyais tenir le trésor du siècle… quasiment inconnu en France qui plus est !

Bon ! Atterrissons ! D’abord, je dois avouer très honteusement que je n’ai pas lu la moitié de ces nouvelles… je n’y arrive pas ! Elles me font mourir d’ennui ! Les histoires de fleurs qui parlent à d’autres fleurs, de petits renards et autres lapins… si au moins ils avaient des choses à nous dire (dans «Le Petit Prince» ils y arrivent bien !)… 

Je donne un exemple pour que vous puissiez vous rendre compte. Il s’agit du début de la nouvelle «La Poire Sauvage» :

 

« Deux crabes enfants parlaient dans les fonds d’une eau bleutée.
- Koulambon a rit.
- Koulambon a pouffé de rire.
- Koulambon a sauté de rire.
- Koulambon a pouffé de rire.
Les parties hautes et latérales sont visibles, bleu foncé comme de l’acier. Des bulles sombres coulent le long du plafond lisse.
- Koulambon riait.
- Koulambon a pouffé de rire.
- Pourquoi Koulambon a-t-il rit ?
- Je ne sais pas.
Des bulles s’écoulent. A leur tour, les crabes enfants ont émis cinq ou six bulles à la suite. Elles ont étincelé comme du mercure en tournoyant et sont montées à l’oblique…. »

 

J’arrête là l’extrait, le reste étant à l’avenant.

C’est d’une naïveté qui me fait perdre patience ! Je ne mets absolument pas en cause l’ «écriture citoyenne de l’Univers» de Miyazawa, car renseignement pris, j’ai tout de même découvert que cet homme-là est un des plus grands écrivains-poètes du Japon (mort en 1933), un fervent bouddhiste de la secte Nichiren, qu’il a inventé un nouveau langage poétique et qu’il est très populaire au Japon.

Conclusion : Je ne suis pas perméable à ce genre de littérature, mais alors pas du tout ! D’ailleurs, je le regrette, car j’aimerais bien parfois pouvoir adopter une attitude plus zen et contemplative dans ma vie de tous les jours…

 

(traduit du japonais par Hélène MORITA et paru aux Editions Le serpent à Plumes)

 

 

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Commentaires
D
Bonsoir Alexandra, vous dites ne pas être perméable à la littérature de MIYAZAWA Kenji. C'est possible, mais mieux vaudrait dire que vous avez été imperméable à la traduction de Kenji en langue française. Ou au choix de cette nouvelle, précisément. De cela, c'est la traductrice et l'éditeur qui sont responsables, pas vous. Les "contes pour enfants" japonais présentent pour le traducteur des difficultés quasi insurmontables : dans le cas de Kenji, la simplicité presque "cristalline" de la langue se double d'un humour parfois "décalé", mis en relief par des onomatopées inventives. Or, souvent, une traduction trop hâtive fait l'économie de la recherche sur les onomatopées, et transforme en banalité, voire en niaiserie, un climat singulier qui devient carrément infantile. Cela ne veut pas dire qu'il est impossible de "traduire" le charme de cet auteur. Mais à condition d'avoir l'audace de le transposer, notamment en jouant de la mélodie et du rythme de la phrase française. Pour parvenir à cela, il faut, de la part du traducteur, un mélange de légèreté et de gravité -- ce qui n'a pas grand-chose à voir avec le sérieux et la lourdeur. Kenji est un musicien de la langue japonaise. Dommage que ses traducteurs français soient parfois, à trop vouloir respecter la "lettre", aussi "gauches" que le petit violoncelliste du même nom. Bien cordialement, Dopal.
A
Avec un titre pareil et la couverture, je me serais précipitée sur ce livre. Sauf que l'extrait que tu présentes me laisse perplexe et que je ne crois pas que j'y serais sensible...
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